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PhiLiA « L’effet de réel en art » · Séance 6
19 mars 2025 · 14h00 – 17h00
La prochaine séance de l’année 2024-2025 du séminaire de PhiLiA, Philosophie de la Littérature et de l’Art, aura lieu le mercredi 19 mars 2025, de 14h à 17h, dans la salle du conseil, bâtiment B.
Responsables scientifiques : Maud Pouradier · maud.pouradier@unicaen.fr, Pierre Fasula · pierre.fasula@univ-paris1.fr
Le séminaire
Selon Gombrich, pour qu’il y ait perception fictive d’une réalité en poésie ou en peinture, il faut que le lecteur ou le spectateur soit astreint à un point de vue imaginaire qui détermine sa perspective sur un événement saisi sur le vif : c’est l’effet de réel fictionnel.
Pour que l’effet de réel ne soit pas seulement perçu comme fictif, il faut encore que ce qui déborde la perspective du témoin fictionnel ne soit pas entièrement connaissable, pas même par l’auteur. La représentation nous paraît d’autant plus réaliste, voire non fictionnelle, que ce qui est hors cadre semble compter et rester opaque : c’est l’effet de réalisme.
Avec l’image photographique puis cinématographique apparaît une troisième sorte d’effet de réel, où la réalité semble moins représentée ou imitée qu’intégrée et montrée : c’est l’effet documentaire.
Le séminaire 2024-2025 de PhiLiA souhaite s’interroger sur ces trois modalités de l’effet de réel en art, en s’attardant sur des genres ou des œuvres ambiguës, articulant plusieurs de ces effets.
Programme de la séance du 19 mars
Aline Caillet (professeur d’esthétique à l’université Panthéon-Sorbonne, institut ACTE, autrice de Dispositifs, critiques. Le documentaire du cinéma aux visuels, PUR, 2014)
À rebours de l’effet de réel : les régimes fictionnels de l’art documentaire
Conférence sur « Les régimes de fictionnalisation dans l’art documentaire ». L’objet de la communication est de montrer comment certaines pratiques, que l’on peut pleinement qualifier de documentaire dans le champ des arts visuels, réinterrogent les codes esthétiques en matière de représentation du réel en prenant leur distance envers les deux grands modèles esthétiques qui ont longtemps prévalu dans ce champ : le réalisme et le pris sur le vif. Ces deux modalités esthétiques, contraires à bien des égards se rejoignent en effet du point de vue de leurs effets pragmatiques, en ce qu’elles se construisent dans une certaine transparence du médium, ambitionnant de restituer le réel dans l’image. À rebours de cette transparence et de cette totalité close qui usent parfois à l’excès des effets de réel, de nombreuses formes contemporaines privilégient des régimes de représentation fondés sur un certain usage du matériau et qui assument leur artisticité et cherchent à moins à signifier le réel et attester sa présence dans l’image qu’à le dénoter au travers de procédés hérités de la fiction et empruntés au théâtre ou à la performance (re-enactement), à la littérature et à la vidéo (mise en scène et récit de soi) ou encore à la poésie (forme de l’essai) ; dessinant ce faisant les contours d’une esthétique du documentaire au sein de laquelle les régimes fictionnels jouent le rôle de dispositifs critiques du réel.
Séance en présentiel ou à distance : lien de connexion