- Cet évènement est passé.
Sport et élite dans l’Antiquité tardive : pratiques et images
20 novembre 2024 · 14h00 – 16h00
Conférence organisée par la commission recherche de STAPS et le laboratoire HisTeMé · UR 7455, mercredi 20 novembre 2024, à 14h, dans l’amphithéâtre 500, bâtiment Sciences 3, campus 2.
Programme de la conférence
Responsables scientifiques : Typhaine Haziza et Patrick Vassort
Conférence de Florie Debouchaud, chercheuse associée au laboratoire Archéologies et Sciences de l’Antiquité (ArScAn · UMR 7021), équipe Textes, histoire et monuments de l’Antiquité au Moyen Âge (THEMAM)
Lorsque l’on pense à la pratique sportive dans l’Antiquité tardive, une mosaïque vient à l’esprit celle, fort célèbre, des jeunes femmes « en bikini » du IVe siècle dans la villa du Casale à Piazza Armerina. Cette image, sans équivalent pour la période, présente dix jeunes femmes se livrant à diverses activités telles que la course, des jeux de ballons ou encore soulevant des haltères ou maniant le disque. L’existence de cette mosaïque, dans l’une des villae les plus luxueuses de son temps, permet de montrer la continuité de pratiques sportives malgré la christianisation de la société. Les sources textuelles de la période attestent, comme la mosaïque sicilienne, du fait que les élites, hommes et femmes, sont adeptes de ces exercices physiques.
Ces pratiques sportives semblent même prendre une importance nouvelle dans le domaine privé des élites comme en témoigne l’aménagement d’espaces dédiés, que l’on peut parfois attribuer à l’usage d’un genre spécifique, dans les thermes des grandes villae tardives.
Si les représentations des jeux du cirque et de l’hippodrome, en particulier des courses de chars, sont
relativement nombreuses dans les décors des grandes demeures tardives, les images de pratiques athlétiques sont, elles, beaucoup plus rares et ne mettent (presque) jamais en scène les propriétaires eux-mêmes. Ces derniers préfèrent en effet être dépeints dans des images de chasse, sport aristocratique par excellence. Certaines images toutefois peuvent vraisemblablement révéler ce goût de la pratique sportive des élites mais, elles le font, par le biais du déguisement mythologique.
Notre communication s’attachera donc à présenter d’une part les lieux dans lesquels, au sein des villae tardives occidentales, les propriétaires pouvaient s’adonner à la pratique sportive et, grâce à la confrontation avec les sources textuelles, à dégager un état des lieux de la pratique sportive chez les élites tardives. Puis, nous interrogerons les divergences des représentations des domini avec les pratiques sportives identifiables. Nous chercherons aussi à comprendre comment, via le mythe, ces derniers choisissent d’évoquer cet aspect de leur mode de vie directement rattaché à la romanité.